La naissance d’Arthur, orchestrée par Merlin, entourée de mystère, se révèle propice au développement de l’imaginaire.
Chantée par les bardes gallois dès le VIIe siècle, inscrite dans l’univers romanesque avec Chrétien de Troyes, sans cesse recréée par le cinéma et la littérature, véhiculant des valeurs de courage, de prouesse et de loyauté, la légende arthurienne n’a cessé de susciter questionnements et appropriations, réinterprétations et transformations.
Autant de chemins où se côtoient histoire et imaginaire, guerre et enchantement, amour et quête chevaleresque. Autant d’images qui peuplent la mémoire des hommes : le Graal, l’épée d’Arthur, la lance qui saigne, le retour du roi Arthur…
"Qui sème peu récolte peu, et qui veut recueillir
fera bien de choisir
un terrain qui lui rende au centuple ce qu’il y aura mis.
En terre qui rien ne vaut, la graine sèche et meurt.
Chrétien veut semer le roman qu’il commence en si bon lieu
qu’il ne puisse manquer d’en tirer une riche moisson ;
C’est le Conte du Graal…
Vous saurez bientôt comment Chrétien (de Troyes) s’est acquitté de sa tâche".
Chrétien de Troyes (V. 1135-1191)
La "matière de Bretagne" a été écrite au XIIe siècle. Trois générations de poètes et de romanciers ont chanté les exploits et les amours des chevaliers d'Arthur qui, aujourd’hui encore continuent de nous faire rêver.
Le poète Normand Wace, qui dans son roman de Brut (1155) mentionne pour la première fois la Table Ronde égalitaire voulue par le Roi Arthur.
"Ja verroiz la Table Ronde Qui tournoie comme le monde. "
Le romancier Chrétien de Troyes (env. 1130-1191), que nous mettons en scène, est le premier qui a donné forme au conte populaire. Il a créé un art poétique raffiné à l’image de ce XIIe siècle, berceau de l’ère gothique.