Qui sont les chevaliers de la Table Ronde, ces étranges compagnons du roi Arthur, dont les aventures Merveilleuses ont enchanté le public médiéval ? Que cherchent-ils, de château en château, de Tournoi en combat, d’aventure en quête, dont celle du Graal est la plus mystérieuse ?
A l'origine, plusieurs générations de poètes et de romanciers ont chanté leurs exploits et leurs amours qui aujourd’hui encore continuent de nous faire rêver.
C’est le poète Normand Wace, qui dans son roman de Brut (1155) mentionne pour la première fois la Table Ronde égalitaire voulue par le Roi Arthur :
" Ja verroiz la Table Ronde Qui tournoie comme le monde. "
Le romancier Chrétien de Troyes (env. 1130-1190) est le premier qui a donné forme poétique au conte populaire. Il a créé un art poétique raffiné à l’image de ce XIIe siècle, où les enluminures, la musique du temps attestent, la délicatesse des mœurs et du goût de ce mi-moyen âge, appelé par certains historiens, "Première Renaissance".
Sa mort laissant le « Conte du Graal » inachevé. Aussitôt, le Roman a vu plusieurs continuateurs poursuivre les aventures de Perceval, comme Robert de Boron pour la France et Wolfram Von Eschenbach pour l’Allemagne. Enfin, c’est un Roman anonyme, « La mort de roi Arthur » (1230) qui racontera le crépuscule du Royaume arthurien et sa destruction.
Les romans écrits sur près d’un siècle donnent pourtant une œuvre homogène. Arthur et les chevaliers de la Table Ronde ont tous un caractère bien défini et stable d’une œuvre à l’autre. Ce sont des personnages construits en nuances toutes humaines et auxquels nous pouvons nous identifier. En fonction de leurs qualités propres, ne comprenant pas toujours ce que leur propose le destin, ils vivent ce qui motivent l’humanité depuis toujours : l’aventure, les sentiments, l’amour, l’engagement pour un idéal, mais aussi le besoin d’indépendance.
L'action présente une unité de lieux: le royaume mythique de Bretagne, qui recouvre les territoires de la moitié sud de la Grande-Bretagne actuelle ainsi qu'une partie de la Bretagne continentale. Mais aussi une unité de temps : la fin du Ve siècle et le début du VIe siècle quand les Romains quittent l'Île de Bretagne. C'est la période des grandes invasions qui précédèrent et suivirent la chute de l'empire romain d'Occident.
Il ne s'agit donc pas, à l'origine, de personnages médiévaux en armures étincelantes, même si leur popularité a été portée par des écrivains du Moyen Âge, avec les valeurs de la Chevalerie : courage, générosité, fidélité, mais aussi celles de l'Amour Courtois.
Contrairement aux chansons de Geste, d'où elles sont absentes, les femmes jouent un rôle prédominant, car les intrigues sont autant des récits d’aventures que des Romans d’Amour.
Le merveilleux de la littérature Romanesque est beaucoup plus féerique que fantastique. La « matière de Bretagne » est empreinte d’une atmosphère étrange, ambiguë et fascinante qui confère à ces récits, une séduction à nulle autre pareille. Tout y est en demi-teintes et interrogations. Il s’agit moins d’exciter l’admiration de l’auditeur que de laisser vagabonder son imagination. Il suffit au chevalier de traverser une lande, un ruisseau pour pénétrer sans s’en apercevoir dans le royaume des fées…
Les Romans du Graal, écrits en langue romane, en vers octosyllabiques, étaient lus en assemblées, presque exclusivement destiné à un public aristocratique.
De nos jours de nouveaux romans, films, chansons et nous osons espérer, notre Compagnie, prolongent la Légende et la porte vers les générations futures.
La Légende, continue.